posté le 28-01-2014 à 17:56:14
PADRE HIMALAYA (suite)
Nous avons laissé le Padre Himalaya reprendre le train pour Paris...J'imagine le démontage de cette grande machine, pièce par pièce boulon par boulon, le tout bien classé, bien rangé par les trois ouvriers qui ont accompagné Himalaya. La descente aura-t-elle été aussi pénible que la montée ? nul ne sait car il n'y a aucun écrit là dessus.
Himalaya au Coll del Buc avec un de ses ouvriers.
Le Padre est donc parti en ce matin de septembre laissant les Sorédiens dans cette incertitude, qui était -il ? Combien se sont posé la question , était ce un sorcier, ? un espion ?
Petit à petit il est tombé dans l'oublie, seul signe de son passage cette plate-forme au "coll del Buc", une plate-forme encore visible aujourd'hui mais on ignorait
le nom d'Himalaya, on ignorait tout sur lui...Il est vrai que en cent ans il y eut beaucoup d'évènement qui ont éffacé des mémoires ces trois mois d'été à Sorède en 1900.
Première guerre mondiale en 1914 qui fit tant de victimes chez nos jeunes de l'époque, 1939, deuxième guerre mondiale...Il y eut aussi de grands progrés avec l'arrivée de Dame Electricité, les égouts, l'eau à l'évier enfin tout
ce qui fait la vie dans un village...
Pourtant en 1922 : Il existait en ce temps là un petit bulletin de "Notre Dame du Château" publié par le prêtre désservant notre paroisse, l'Abbé Soubielle, voici ce qu'il écrivait :
"Ne terminons pas notre promenade sans avoir relié le passé au prèsent. Vous êtes vous rendu compte de l'endroit d'où viys regardez si attentivement devant vous ? N'est-ce pas une plate-forme en ciment ? En "1914" un savant portugais avait choisi cet endroit pour y faire avec des appareils spéciaux des expériences de condensation des rayons solaires. Ne proposait-il que celà ? Nul ne le sait et malgré les explications plus ou moins spécieuses, il a bien gardé son secret. La grande guerre vint à éclater, notre homme s'empressa de vider les lieux. Les histoires diverses de l'espionnage allemand ne tardèrent pas à faire fermenter toutes les têtes. On s'empressa de conclure à priori et notre savant fut à son tour accusé d'avoir médité les plus noirs desseins. Qui pourra nous le dire ? Quoi qu'il en soit, la plate-forme en ciment n'est plus connue aujourd'hui que sous le nom de "plate-forme de l'espion".
Pourquoi l'abbé Soubielle parle-t-il de 1914 ? alors que Himalaya est venu en 1900 ?
Pour ma part je pense que la rumeur a voulu rapprocher l'espion du début de la guerre 1914.
Château d'Ultréra
En 1978, mon père Jérome Margail écrivit aussi ce texte :
""En 1942, le hasard me fit rencontrer à l'évêché de Perpignan le vicaire général BADIE de Corneilla del Vercol. Lui ayant dit que j'étais de Sorède, il me dit : " Je pense que sûrement vous avez connu ou entendu parler de l'espion du Castell ? celui sur qui sont tombées les accusations les plus ridicules ? "
Je lui répondis que j'avais entendu parler de cet homme mais que je ne l'avais pas connu, je lui fis part de mes connaissances sur lui.
"Cet homme me dit le Chanoine Badie, a dépensé sa fortune personnelle pour la voir disparaitre en un jour par le caprice des hommes. Il était arrivé dans notre région et d'après ce que nous vivons c'était un précurseur des recherches sur l'énergie solaire. Il s'était mis au travail sur cette plat-forme en ciment dans l'endroit le plus ensoleillé au Col d'Ultréra ou "coll del buc". Il paya des hommes de Sorède pour monter tout un matériel métallique suivant le poids des pièces portées. Pour le détail, je dirais qu'un certain BP de Sorède monta à lui suel une pièce d'une centaine de kilos. Pour cette pièce encombrante mais pratique pour les pauses, il fut payé dix francs (la journée d'un ouvrier était alors de trois francs cinquante).
Le chanoine Badie me révéla qui était notre Portugais. Après avoir été au séminaire et reçu la prêtrise, il se lança dans les recherches scientifiques et surtout les études solaires. La guerre de 1914 en fit pour nous un espion ce qui retarda peut être ce qui se cherche actuellement. Le Chanoine Badie conclut en ces mots : "C'était un ami".
A Cendufe, village natal d'Himalaya avec une partie de la famille.