posté le 23-06-2017 à 21:22:01
DOUX TEMPS DE NOTRE ENFANCE - (A mes cousinettes)
UNE JOURNEE A LA FORGE
C'était un été chaud et sec comme il y en avait dans le temps, un été torride, pas un nuage, pas de pluie pas même une petite ondée qui aurait rafraichi l'atmosphère.... La rivière n'était qu'un mince filet d'eau avec de temps en temps quelques petites retenues que l'on appelait des "basses" (petites cuvettes naturelles). Impossible d'aller laver à la rivière dans ces conditions,nous étions dans les années 50, les lave-linge n'existaient pas encore ni l'eau courante dans les maisons. Où trouver de l'eau pour laver ?
Voilà pourquoi mes parents décidèrent d'aller à la "forge" (la vallée heureuse n'existait pas non plus) là où la rivière coulait encore et où les "basses" étaient plus profondes et plus propres.
Mon père demanda à l'oncle Jérôme du Campet de nous prèter sa mule et sa jardinière pour nous transporter ainsi que la corbeille de linge. Mes cousines Marie-France et Monique étant en vacance à Sorède furent ravies de nous accompagner, tout comme moi d'ailleurs....
Et nous voilà partis juchés sur la jardinière , mon père conduisant la mule, ma mère à ses cotés et nous trois assises sur des sacs, heureuses et fières, nous n'aurions pas échangé notre place pour tout l'or du monde.
La traversée du village se fit sans encombre,(pas d'embouteillage) pour un rien on riait, la mule Belie (nom que ma mère lui donnait) trottinait du même pas tranquille contente , elle aussi de profiter de cette belle journée, Il faut dire que la route n'était pas goudronnée, ce n'était qu'un chemin de terre.
A 200 mètres environ après le barrage mon père arréta l'attelage "Tout le monde descend "....nous dit-il, il attacha la mule sous un chêne et nous empruntames un sentier de charbonnier qui descendait vers la rivière. je dis bien un sentier de charbonnier car il était encore plein de poussière de charbon.
Très vite on trouva une belle "basse" d'eau claire où ma mère installa sa "caxe de rentar"sorte de demi caisse rembourrée de copeaux recouverts de tissus à l'intérieur où les lavandières se mettaient à genoux pour laver. Dès que mon père lui eùt apporté la corbeille de linge, le battoir et le bon savon de Marseille, ma mère se mit à l'oeuvre, ses fines mains savonnaient, frottaient et battaient le linge puis elle le mettait de cote avant de le rincer.
Quant à nous nous avons exploré le coin, repéré des rochers qui deviendraient des chateaux, nous tirions le lierre de l'écorce des arbres pour en faire des couronnes que nous tressions, nous ornions nos robes de feuilles collante (herbe de la mare de Deù) nous devenions des princesses d'un royaume imaginaire ....il est vrai que nous ne manquions pas d'imagination. Nous n'avions pas de télé, pas de smartphones, pas de tablettes....mais nous avions les contes de Perrault et la contesse de Ségur avec ses petites filles modèles.
Vers midi mon père nous appela pour manger, je ne me souviens pas du menu mais je sais que nous avons mangé avec appétit bu de l'eau fraiche tout comme Belie à qui mon père avait apporté un seau d'eau et du foin.
Nous avons pris un peu de repos, joué à nous raconter des histoires puis nous avons repris nos jeux.
Je ne sais qui la vit la première : énorme, du moins nous la vimes ainsi, enroulée sur elle même, elle prenait le soleil sur un rocher près de la rivière...la couleuvre, dérangée par nos cris s'enfuit vers une "basse" assez large et profonde, nous l'avons suivie et , alors que nous la cherchions au fond de l'eau, Marie-France glissa et tomba dedans toute habillée ....Tant bien que mal nous l'avons sortie et tirée vers nous, on fit sécher la robe au soleil, ma mère enveloppa ma cousine dans un serviette et toutes les trois, assises à l'ombre d'un micocoulier on ne chercha plus à voir la grosse couleuvre....
A l'heure du retour, mon père attela "belie"" il monta la bassine de linge propre qui sentait bon le savon de Marseille, on se rinça les pieds dans l'eau courante et nous remontames vers la route par le chemin des charbonniers (noir de charbon). Nous avons repris nos places sur la jardinière, tirée par la mule, toutes les trois heureuses de notre journée à la "forge" ....
Le temps a passé, nous avons grandi, vieilli, mais je garde au fond de moi ce souvenir...La Forge est devenue "La vallée Heureuse," on y a construit des maisons le long de la rivière et en hauteur, dans les bois, on a fait de belles routes, saurions nous reconnaitre ce lieu ? tout a tellement changé ..
Certains trouveront cette journée bien banale mais pour nous ce fut un évènement heureux, une journée de vacances dans les années 50 de trois petites filles, pas toujours modèles mais heureuses d'exister.
Commentaires
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LES POEMES SONT EN PANNE?
L AUVERGNATE QUI TE DONNE DES IDEES POUR BLOG A DISPAU
LA MUSE POUR LES POETES EST PARTIE?
TES IDEES SONT PARTIES A CAUSE D ELLE?
bien sûr Marie que je me souviens de cette "anada" à la forge ,nous étions petites 7 et 6 ans
quant à la couleuvre j'étais terrorisée de voir ma soeur tomber dans cette petite mare c'est réellement un super be souvenir d'enfance
enfin reprise de ce magnifique stie
toujours tres bon moment a lire
l auvergnate est fier de toi bravo bravo bravo
encore une histoire vecue et tres bien ecrite
une belle histoire bon wk