Pour terminer l'épisode de Sant Galdric, je vais vous raconter une petite anecdote qui s'est passée il y a bien longtemps.
C'était une année de grande sécheresse, une année comme on en voit tant dans notre région, pas une goutte d'eau depuis des mois, la terre se desséchant tout comme les plantes. Les viticulteurs ne pouvant travailler dans les vignes tant la terre était dure se reposaient. En ce temps là il était permis d'aller passer quelques jours à Notre Dame du Château, des chambres et une cuisine étaient mises à la disposition des "vacanciers"
Voilà pourquoi mes parents et deux couples d'amis décidèrent d'aller à l'ermitage passer quelques jours.Je devais avoir huit ans environ, et j'étais très heureuse de monter "la haut" surtout qu'il y avait d'autres enfants de mon âge.
Bien sûr il fallait monter à pieds, la route n'existait pas encore, et chargés de toutes les victuailles, nous escaladâmes le sentier en chantant.
Que de ballades, que de jeux, que de rires, que de chants, on s'amusait comme des fous pendant que nos parents s'occupaient des repas qu'ils faisaient cuire au feu de bois.
Le soir nous descendions à la chapelle du Christ, à une centaine de mètres de l'ermitage et nous contemplions la plaine du Roussillon, la mer, les étoiles dans le ciel, parfois une chouette hulotte poussait son cri lugubre qui nous faisait peur.
Nous étions là depuis 4 jours et toujours pas de pluie, pas un nuage à l'horizon, nous les enfants on ne demandait pas mieux.
Un soir mon père eut une idée qui peut aujourd'hui faire sourire, la statue de Sant Galdric se trouvant dans la chapelle du Christ il nous dit " Et si nous sortions Sant Galdric et que nous lui montrions la plaine tellement sèche, peut être qu'il ferait quelque chose....." Ils sortirent donc la statue, on la mit au milieu de nous et on lui demanda de l'eau. Je précise il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Vers 10 heures on remit le saint à sa place et nous regagnâmes notre logis.
Vers une heure du matin nous fumes réveillés par le tonnerre, les éclairs, une pluie torrentielle s'abattait sur nous; il fallut mettre des récipients sous les gouttières et croyez moi il y en avait sous ce vieux toit.
La pluie tomba pendant des heures, les femmes firent du café et jusqu'au matin on joua au cartes, au mikado ou au jeu de l'oie à la lueur d'une bougie car il n'y avait pas d'électricité à l'époque.
Le lendemain la plaine ressemblait à un lac immense, la terre n'avait pas pu absorber toute l'eau tombée.
Nous reprîmes nos bagages et redescendîmes chez nous non sans avoir remercié Sant Galdric en passant à la chapelle du Christ.
Je peux vous assurer que cette histoire est vraie, nous en avons parlé longtemps après les faits.
Demain, ce sera une autre histoire......
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c bo
marine