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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 07-07-2008 à 16:52:00

UNE ERREUR JUDICIAIRE

Le récit suivant nous décrit la grande ferveur que les sorédiens ont pour l'ermitage de Notre Dame du Chateau. Il ne fait aucun doute que les diverses opinions politiques de toute personne de Sorède s'efface notre Dame du Cha’eau quand il s'agit de ce site où règne la madone plusieurs fois centenaire.

L'affaire de Jean Simon qui est un nom d'emprunt fut contée à Jérome Margail par une femme déjà vieille à l'époque, cette personne presque aveugle avait une mémoire à toute épreuve et l'histoire qu'elle lui conta s'était passée dans sa jeunesse. Elle s'appelait Marie Gineste mais était plus connue sous le surnom de Maria Pirière, elle allait dans les maisons et tricotait des chaussettes pour les gens, en échange on lui donnait sa nourriture journalière.

Dans les années troubles qui précédèrent la révolution de 1848, on s'intéressait beaucoup plus à la politique qui disait on porterait un bien être jamais connu pour le pays. Les affaires intérieures étaient tout à fait secondaire, c'est ainsi que Jean Simon faillit perdre la tête dans le vrai sens du mot. Ce dernier fut arrêté pour avoir frappé à mort pour le voler un certain marchand qui passait facilement de France en Espagne où il pratiquait un commerce louche de bijoux. Avant de rendre l'âme, il put donner le nom de Jean Simon à ceux qui l'avaient trouvé agonisant sur le chemin.

Jean fut placé en incarcération, jugé à Perpignan et condamné à mort par la décapitation; tout cela sans chercher à connaître le fond de l'affaire. En attendant le jour fatal, le pauvre homme dans sa prison , moisissait dans sa cellule, il était pratiquement oublié.

Il avait toutefois la faculté de pouvoir causer avec son gardien qui lui passait le journal "L'indépendant" récemment créé à Perpignan par un jurassien Pierre Lefranc. Le geôlier pensait que Simon était innocent du crime dont on l'accusait et voyait en lui une grave erreur judiciaire.

Le jour où les juges décidèrent de faire exécuter la sentence, le gardien fut bien embarrassé pour trouver une excuse afin de ne pas prêter le journal à celui qui s'y trouvait en vedette.

L'exécution devait avoir lieu dans les cinq jours après  la parution dans le journal afin que le public puisse assister au triste spectacle.

Devant l'attitude du gardien, l'infortuné condamné se douta que ses jours étaient comptés et il fut plongé dans un grand désespoir. Tombant à genoux au milieu de son cachot, en pleurant il invoqua la vierge du Castell en ces termes : " Mère de Jésus, mère des Hommes, faites moi justice, faites découvrir le vrai chapelle du Christ un jour de procession coupable du crime dont on m'accuse....Je vous promet Vierge du Castell que si mon voeu est exhaussé, je monterai vers votre sainte demeure, les pieds nus, un cierge allumé à la main, je promets aussi de baiser la terre arrivé à la chapelle du Chris et enfin de partir sur les genoux jusqu'au devant de votre sainte image. Mère de Dieu, ne m'oublie pas."

 

Deux jours plus tard, le véritable assassin du marchand fut arrêté dans des circonstances qui tiennent du prodige. Il avait le même nom que Jean Simon et après son crime était parti en Espagne d'où il revint aprés avoir lu l'information donnée par le journal qu'il se procurait chaque fois qu'il en avait les moyens ; pensant qu'il ne risquait plus rien il était revenu en France où il fut reconnu.

Jean Simon, l'innocent, fidèle à sa promesse, par un matin frais de novembre 1847, les pieds nus, un cierge allumé à la main, monta par le dur sentier en récitant son Pare Nostre. Il s'inclina devant la chapelle du Christ ouverte pour lui, baisa la terre du domaine de Marie et sur les genoux termina son chemin. Il fit son entrée dans la chapelle où la vierge l'accueillit avec son mystérieux sourire. Jean Simon s'inclina, remercia à haute voix et tomba dans un sanglot sur les briques rouges qu'il ne pensait plus jamais revoir.

 

Malheureusement toutes les erreurs judiciaires ne se terminent pas aussi bien et combien de malheureux ont payé de leur vie cette injustice.

demain, ce sera une autre histoire......