Tous ces puits sont de manière générale construits en briques pleine "caïrous", en forme de cônes et surmontés d'une calotte sphérique assez semblable à celle du four à chaux.
Au sommet une ouverture permettait de verser la neige que l'on tassait bien soigneusement pour en faire un énorme bloc.
Dans le bas, se trouvait une porte qui en morte saison c'est à dire en hiver, était enterrée afin que l'air ne puisse pénétrer. Il se formait alors un bloc qui pouvait se conserver très longtemps puisque on était arrivé à garder une même glace pendant deux ans car il se trouvait aussi des années sans neige et cela était prévu.
Le propriétaire ou fermier du puits venait à la saison et suivant la demande , il débitait le bloc, soit à la pioche soit au maillet à fendre le bois et vendait la glace par livres, le plus souvent à la population des alentours. En cas de pénurie, le seigneur la gardait en exclusivité pour la population en prévision d'épidémie ou certains cas de maladie. La conservation de cette glace demandait des soins très particuliers et on allait la chercher sur les pics les plus hauts
Les puits étant très éloignés des villages, on utilisait des mulets qui portaient la charge de 220 kilos on la mettait dans un genre de cacolet ou les lièges étaient remplacés par des plaques en métal. Quand on manquait de mulets, c'étaient les hommes qui la portaient, ils utilisaient un système dont le principe est les sac de soldat, les courroies étaient remplacées par deux crochets en fer qui s'adaptaient aux épaules. Le dos était isolé de la glace par un vide entre une tôle et le dos, l'ensemble avait la forme d'une chaise sans pieds.