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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 08-09-2008 à 14:02:08

LE VOEU A SAINT FERREOL DE LA PAVA.....(suite et fin)

Alors, impatients de connaître la suite ? vous n'êtes pas au bout de vos émotions. OUI, les voilà qui arrivent à La Pave.....(La Pave est un petit hameau, entre Sorède et Argelès, si vous allez à Lavail, vous le verrez sur votre droite avec sa petite chapelle vide.) Mais revenons à notre sainte Famille.....

 

"Déjà toute la famille jeunes et vieux nous attendaient et voilà qu'arrive le plus mauvais de l'histoire, rien que d'y penser j'ai encore envie de crier...A notre arrivée, ce furent d'abord des embrassades et tout le cérémonial de la réception ; pendant ce temps, mon frère avait abandonné son rôle et de ce fait j'étais complètement oublié sur ma monture. Cette pauvre bête m'oubliant aussi se mit à brouter quelques maigres herbages, et moi je regardais le paysage sans me rendre compte que je m'éloignais de la maison et de la chapelle, but de notre visite. Au moment de notre arrivée, ma tante la Fine était occupée à la restauration du cochon, elle oublia dans sa distraction  pour nous recevoir de fermer la porte de la petite cour.

Ce fut l'occasion de donner passage à l'intérieur d'un grand chien de berger qui effaroucha l'animal de saint Antoine, qui abandonnant sa pitance sortit en courant, poursuivi par le chien et passant à coté de ma monture qui prit peur elle aussi et partit tel un cheval de course. Avant toute intervention, j'étais déjà dans une ronceraie, criant comme jamais plus je n'ai crié....Le pauvre baudet, lui n'alla pas bien loin, on le reprit et l'attacha sous un chêne sans oublier de lui donner à manger.

Bien entendu ma chute fut l'occasion de beaucoup de cris, mais les miens furent des plaintes à cause des douleurs que je ressentais partout. Ce jour là, malgré le saint protecteur j'étais plus malade et plus malheureux que jamais.

La journée se passa tant bien que mal et après une visite à la chapelle du bon saint Férréol à qui je demandais la grâce de guérir bientôt, même si la réception dans son domaine ne fut pas bien engageante, on décida de prendre le chemin du retour.  Je ne voulus être placé sur ma monture qu'après la cérémonie des adieux pour éviter toute rechute dans les ronces.

Notre arrivée chez nous fut pour moi une délivrance et je connus après cette randonnée des journées bien douloureuses car il ne faut pas oublier que le chemin du retour fut un supplice de plus, étant ballotté dans ce cacolet de malheur.

Maintenant je puis vous dire une chose, ce fut peut être l'émotion de ma chute qui valait bien un dessin de Dubout, ou aussi que ma supplication fut entendue par l'honorable Saint Férréol,  dix jours plus tard, mon calvaire, les grandes douleurs avaient disparu et ce fut la guérison.

Toutefois, si vous trouvant dans le même cas, il vous venait à l'idée de faire la visite au bon Saint de la Pave, ne vous engagez pas sur le dos d'un aliboron, cela pourrait aussi vous faire connaître les déplaisirs que j'ai connus moi même."

 

Voilà comment se termine cette histoire (qui fut tout de même bien douloureuse), vécue par mon grand père et qu'il nous contait sans omettre de mimer le scénario dont il fut l'acteur.

Ce qui me fait réfléchir, c'est comment l'instituteur ne fut pas inquiété, car c'était vraiment un sadique cet homme là. Imaginez si cela arrivait aujourd'hui .....