c'est toujours J. Margail qui vous donne ses souvenirs d'enfance de la guerre de 14/18, comment un enfant avait vécu cette terrible période.
"Ce fut alors un changement, ne pouvant batailler à l'école, ce fut la guerre entre les deux villages de Laroque et Sorède (2 kilomètres). Tous les jeudis et tous les dimanches étaient des journées "glorieuses" , le champ de bataille était le "correch d'en Chibri" car les caprices du terrain convenaient bien à "l'aspadragade"(on se lançait des pierres) et aux coups de bâtons.
Cette fois ci la paix ne revint qu'avec l'intervention des gendarmes car aucun de nous ne pouvait s'aventurer à Laroque pour faire des commissions sans recevoir, cette fois par traîtrise une volée de coups de pieds au derrière, cela devenait réciproque si un rocatin s'aventurait à Sorède.
Ma pauvre grand mère qui m'élevait car j'avais perdu ma mère à l'âge de 3 ans, se faisait bien du souci, ses deux fils étant partis à la guerre, la propriété était entièrement à sa charge et il n'y avait pas de personnel pour travailler. Comme elle était illettrée, c'est à moi qu'incombait la corvée de la correspondance ce qui m'empêchait d'être avec les autres galopins.Pour elle c'était la croix et la bannière pour me faire écrire, ce que je faisais toujours de mauvaise grâce et mes lettres demandaient beaucoup de patience au correspondant pour la lecture car c'était un mélange de catalan et de français qui n'avait rien d'académique.
Je fis ma première communion en 1917, ce fut une petite fête pour moi mais ni mon père ni mon oncle n'étaient à mes cotés et je me souviens que ce jour là on mangea un lapin, chose qui était rare.
Ce jour là je fus agréablement surpris car je reçus la somme de quarante huit sous, en échange je reçus aussi un baiser sur chaque joue des personnes qui ensuite me rétribuaient."
Commentaires
de passage pour te souhaité une bonne journée amitié gggg