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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 26-11-2008 à 15:34:19

MOULIN A HUILE DE SOREDE

Avant 1956, Sorède était entouré d'oliviers, presque toutes les familles possédaient une ou deux olivettes que l'on entretenait  afin d'avoir de l'huile pour l'année.

C'était le cas de la famille Margail, ma famille et je me souviens de ces jours d'hiver (il faisait beaucoup plus froid que maintenant) où mes parents m'emmenaient ramasser des olives, je les aidais du mieux que je pouvais mais j'en avais vite assez et mes petits doigts étaient engourdis par le froid.

Ils emmenaient ensuite leur récolte au moulin à huile ou les olives étaient pesées et là commençait le travail de fabrication de l'huile.

J'ai retrouvé dans les archives de Jérome Margail l'extrait d'une conférence que Joseph DELONCLE avait donné le 29 décembre 1957 à l'association polytechnique.

 

"A travers ces vieux métiers qui disparaissent c'est tout un travail de linguistique catalane qu'il est urgent de recueillir avant qu'il ne soit  trop tard......

Ayez la curiosité d'aller à Sorède que mon confrère (pharmacien) le poète Galangau comparait à une cage d'oiseaux (une gavia d'ocells). Il y avait autrefois beaucoup d'ouvriers à Sorède, et ils avaient l'habitude de travailler en chantant tout en tournant les fouets, ces mêmes fouets qui dans quelques jours hélas  ! ne seront qu'un souvenir.(nous sommes en 1957)

cueillette des olives par les enfans des écoles (2006)

Il est aussi dans ce riant village des Albères à l'ombre de Nostre Senyora del Castell (N D du Chateau) le plus ancien moulin à huile du Roussillon. Tout a été conservé, la meule est actionnée par une mule qui l'entraîne sur son circuit par un système d'attache pivotant sur un axe.... 

On appelait cela "al moli de sanch" ( le moulin de sang)

La "pastera" où l'on fait couler l'huile vierge dans le tinell, est constituée d'un magnifique enrajolat de briques rouges. L'huile y est alors conservée dans des jarres de 200, 250, et même 300 litres.

Voici recueilli chez un ancien ouvrier toute la fonction de ce moulin et ceci dans la "llenga dels avis" (langue de nos aïeux, le catalan bien sur)

maquette du moulin à huile de Sorède (J Margail)

"Avans quan cullien les olives començaven per les ventanes, son les olives caigudes pels gemecs del vent... En aquesta época el moli de Surèda començave dos dies antes la festa de  San Ciscle al 17 de novembre. Aixi els vells tenien oli per fer l'allioli el dia de la festa. Après arribava la grosse collida...els homes batien les branques il les dones ramassaven les olives, les portaven al moli...."

(Autrefois lorsque l'on cueillait les olives on commençait par les "ventanes", ce sont les olives tombées par le vent....A cette époque le moulin de Sorède ouvrait deux jours avant la fête de Saint Assiscle le 17 novembre. Ainsi les anciens avaient de l'huile pour faire l'aïoli  le jour de la fête. Puis arrivait le moment de la grande cueillette....Les hommes battaient les branches avec des bâtons et les femmes ramassaient les olives que l'on portait ensuite au moulin)

jarre pour l’huile d’olives

Et le viel homme de conclure en disant "I quan feien la derrera serrada, l'abat deia : baixeu i ara la pregaria ! i tothom se posava de genolls".(Et quand venait la dernière presse, le chef disait : descendez ! et maintenant la prière.. et chacun se mettait à genoux)

Un moulin à huile comme celui de Sorède dans l'enceinte de l'ancien château seigneurial se compose  : 1 ) d'une meule verticale qui était tournée par un mulet pour écraser les olives et les réduire en pâte. 2) Cette pâte passait dans des petits couffins ou (cavassous) qu'on entassait sur une table en brique désignée sous le nom de "pastère"  3 ) La presse ou "prensa" les couffins étaient placés les uns sur les autres, une fois garnis de cette pâte d'olives puis un genre de poutre en bois venait se placer sur les couffins par un système de vis qu'actionnait une équipe d'hommes au moyen d'une roue (el torn) ou cabestan. Le cabestan se trouvait sur un plancher au dessus de la presse. L'huile était extraite donc par pression et tombait dans un petit bassin en bois ou se trouvait le tas de couffin.

  Du bassin en bois ou "noque" il passait dans le tinell qui était en partie plein d'eau, l'huile était recueillie après sur cette eau par un genre de poêle qui portait le nom de "nape". La presse était remontée, les couffins secoués et replacés dans la noque en ajoutant à chacun de 3 à 4 litres d'eau (escalda) et à nouveau pressés.

 

A demain pour la suite.... (photos Antoine Sanchez)

 

Commentaires

nono66 le 17-12-2008 à 18:33:55
c claire ton vieux truc hein marine

LOL LOL LOL LOL


mdr ptdr


jtd mami

ho fait jetait ici quand ont cueiller les olive mdr je suis en photo lol


a++++
lola66 le 07-12-2008 à 17:44:05
oué on reconer ton vieu truc (je c ce qe c ) Quoi
alinos66 le 03-12-2008 à 19:41:25
Merci pour cette belle histoire j'ai beaucoup aimé ta façon simple de raconter .
Paul Roig le 03-12-2008 à 12:35:19
Gràcies Marie per aquests records del molí de l’oli, tan ben retratat pel malaguanyat poeta i cantant Georges Olivères. Passat el porxo, anant escola, tinc encara en memòria la flaire i el gust d’aquell pa torat amb un raig d’oli.


Amistat

Paul
contemplation le 26-11-2008 à 17:08:24
Oui très enrichissant, ça me rappelle mes origines dalmates...les huiles et les moulins aux confins de l'Adriatique..dîtes moi vos photos sont très belles et j'apprécie tout particulièrement le vieux pot, on dirait celui de ma grand mère Sourire

et la presse chez nous avec les pieds comme dans beaucoup d'autres pays méditerranéens mais plus répandue pour les raisins. Les oliviers ont une belle majesté et ce travail culturel renforce aussi la cohésion des petits villageois. Merci au plaisir Sourire
Montana le 26-11-2008 à 16:04:02
Je passe vous dire un petit bonjour de Liège, et je trouve votre espace superbe magnifique travail de recherche

Amitiés

Montana