Ce vieux moulin à huile de Sorède, je l'ai vu fonctionner dans mon enfance et je garde un souvenir de ce pauvre mulet attelé à la roue, les yeux bandés et qui tournait, tournait sans fin, la grande meule écrasant les olives. Je garde aussi le souvenir de cette odeur d'huile d'olives, forte que je ne retrouve plus aujourd'hui.
Après la guerre, les enfants des écoles n'avaient que du pain pour leur goûter aussi ils allaient, pendant la récréation, accompagnés de leur maître, faire tremper leur quignon de pain dans cette bonne huile chaude qu'ils dégustaient ensuite avec gourmandise. Elle est bien loin cette époque, allez dire à vos enfants ou petits enfants, "tiens pour ton goûter je t'ai préparé du pain et de l'huile, c'est délicieux...."
Conférence de Joseph Deloncle (suite)
Le travail terminé, l'huile enlevée du bassin, on enlevait l'eau qui était en trop dans le dit tinell, cette eau était évacuée en dehors du moulin. Avant elle passait par une série de bassins de décantation qui se trouvaient dans une pièce que seul le propriétaire du moulin avait la clé et qui portait le nom de "l'infern" (l'enfer).
Les quelques gouttes d'huile que l'eau avait emportées restaient dans ces dits bassins et on en faisait une pressée que se partageaient les hommes de l'équipe.
La dite équipe se composait de sept hommes mais elle a gardé les mêmes noms qu'elle portait au 16ème et 17ème siècle. Il ne faut pas oublier que les moulins à huile dans ces époques reculées étaient dirigées par des moines, les noms étaient donnés suivant les fonctions.
Le chef.........L'abat.........L'abbé
Le sous chef.....el sote abat.....le sous abbé
Le meulier.....el moliner.....le meunier
Ces trois hommes étaient appointés ou "apuntats"
Les quatre autres portaient le nom des "llanternés"
L'échaudeur.....l'escaldaire.....el foguiner
deux cabassets.....cabassaires.....secoueurs de cabas
Torn......responsable......cabestan ou torn.
Le moulin à huile de Sorède termina sa carrière en 1956, l'année de la grande gelée qui détruisit une partie des oliviers de la région. (je pense que c'était au mois de mars, ce jour là la température s'éleva a vingt degrés environ et le soir elle chuta en dessous de zéro, la sève était montée dans les arbres et gela ce qui tua pas mal d'oliviers mais aussi d'orangers)
Le travail de la colle (équipe) était une présence au moulin de 16 heures sur 24. la nourriture était à la charge des propriétaires d'olives. "
Voilà comment fonctionnait notre moulin, les temps ont bien changé...Aujourdh'hui on replante des oliviers, d'autres moulins plus modernes l'ont remplacé et l'on peut voir par exemple à Laroque des Albères un magnifique moulin qu'exploitent Claudine et Philippe Aymard.Le travail n'est plus le même mais il reste toujours l'amour du travail bien fait.
Commentaires
je me souvient yavait marine bon et toute ma classe et la sienne
c'etait bien
c'etait trop bon l'huile sur le pain
c nous qui l'avons cuielli er fait !!
lol mais c nous qui l'avons cueilli
bixx a+++
a oué sa sa fait longtem déja
La période de grand froid de 1956 pris fin effectivement au tout début du mois de mars. Elle dura pratiquement un mois, surtout sur le mois de février, avec des températures très en dessous de celles habituellement relevées dans nos régions. Cela se produisit après un hiver très clément qui avait provoqué un démarrage précoce de la végétation. C'est ce phénomène qui fut la conséquence d'importants dégâts sur toute la végétation.
La période de froid que nous avons eu en 1986 fit moins de dégâts, bien que les T° furent aussi basse, car elle fut plus courte et se produisit plus tôt. La végétation était encore en sommeil.
C'était la minute frileuse ! ! !
Bisou Marie
Un petit coucou de Liège
Je vais essayer avec ma petite fille,le coup du morceau de pain trempé dans l'huile hihi je pense que c'est peine perdue
Très bel article
Montana