Ce n'est pas moi qui vais vous parler de Teresine mais Jérome, mon père, moi je ne connaissais que ce portrait, placé sur un mur de la salle à manger de mes grand parents. Je la trouvais sévère et vieille, à cause de son foulard et de ses habits noirs. Veuve très jeune elle dut élever ses trois enfants puis mon père, c'était une femme qui avait travaillé dur comme tous les paysans de son époque. Je veux lui rendre hommage aujourd'hui au travers des écrits de Jérome et surtout des jolis contes qu'elle savait, dit on , si bien raconter.
"Ma bonne grand mère avait toujours vécu dans cette belle montagne des Albères. Toute jeune elle avait connu cette sinistre bande dite des "trabucayres " qui faisait régner la terreur même dans le haut Vallespir.
Son père avait été témoin au grand procès après leur arrestation, sous le nom de Barcelo Abdon.
Un an plus tard elle partit avec sa famille pour venir s'installer au mas "Barde" aujourd'hui en ruine tuout près de la chapelle désaffectée de saint Ferréol de la Pave dans les Albères.
Les veillées dans ces mas lui avaient fait connaître bien des contes et légendes, ce qui fit que malgré qu'elle fut illettrée elle avait gardé dans sa mémoire ces belles histoires, je les connus à mon tour à peu près dans la même ambiance. C'était l'époque de la grande guerre de 1914-1918 et notre maison était dépourvue du confort que nous avons en ce moment.
C'était pour nous les feux de bois qui nous gratifiaient de temps en temps d'une désagréable fumée dont nos yeux en payaient les frais. Donc le soir venu, par les mois d'hiver, près de l'âtre où de grandes buches flambaient en donnant à nos visages des formes étranges car elles étaient aussi notre éclairage. Une lampe à huile qui dégageait une odeur bien désagréable était pendue sous la cheminée et de ce fait plongeait le reste de la cuisine dans une semi obscurité.
Ce décor était bien propice pour raconter et écouter toutes ces légendes et contes de "la bora del foc"(du coin du feu). Ces récits suivaient le déroulement des époque de l'année, Pâques, Carnaval, Toussaint, mais les plus attrayants étaient bien entendu les contes de Noël. Les ayant entendus plusieurs fois, j'en garde un très bon souvenir.
Il faut dire que chaque fois, ma grand mère ajoutait quelque chose de plus. La légende des bergers des Albères m'était racontée juste quelques jours avant les fêtes de la nativité et ce soir là, une tramontane froide soufflait sur un tapis de neige de quelques centimètres, ceci n'engageait pas à se promener dans les rues obscures du village.
Donc, tout de suite après le repas du soir, nous nous installions près d'un bon feu, moi dans mon petit coin, ma grand mère face au feu et entre nous la petite chatte du nom de "Charmante" ronronnait les yeux fermés.
La vieille Térésine me dit " ce soir je vais te raconter comment les quatre bergers de l'Albère arrivèrent les premiers à Bethléem et firent adoration à l'enfant divin avant tous les autres."
Je vous dis à demain pour cette belle histoire de Noël que je vous raconterai en plusieurs épisodes car voyez vous cette histoire s'est passée chez nous, dans nos Albères près du Néoulous.....
Commentaires
ta encore les photo !!!!
sa ce voit quelle sont veille !!!!
mdr
hou! elle fait peur!!!!!!!!!! elle é toute blanche AU SECOURE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Merci à Teresine de s'éveiller à travers ce si bel hommage. Une femme courageuse que l'infini berce en un mot merci!!