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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 08-12-2008 à 18:51:06

LA LEGENDE DES BERGERS DE L'ALBERE (suite)

Le nuage disparut à son tour et ils se trouvèrent en terre inconnue, retrouvant leurs esprits, ils entendirent la même voix du départ  qui leur dit : " Entrez mes bons amis et que sur vous et sur les hommes de bonne volonté règne une paix éternelle"

Ils entrèrent donc dans la vieille masure et leur surprise fut encore plus grande en voyant dans une demi obscurité un enfant nouveau né placé dans une mangeoire car c'était bien dans une étable qu'ils étaient avec un âne gris et un boeuf. Près du nouveau né, une femme était là aussi couchée sur la paille dans une vieille couverture, regardant l'enfant qui reposait, un sourire sur les lèvres. Elle leur adressa un sourire en plaçant un doigt devant se lèvres pour les inviter à ne pas faire de bruit afin de ne pas éveiller le bébé. 

Sans bruit, ils se placèrent à coté d'un homme, sans nul doute le père de l'enfant et le compagnon de la nouvelle maman. L'inconnu, interpellé par la jeune accouchée répondit au nom de Joseph et ce ne fut pas bien long d'apprendre le nom de la femme "Marie"

Déjà Baldiri ne pouvait rester tranquille et jugeant que le nouveau né pouvait prendre froid, il enleva sa cape pour la poser bien doucement sur l'enfant. Ce ne fut pas assez délicatement car celui-ci ouvrit les yeux et là se produisit un signe que les bergers reconnurent dans ce qui leur avait été dit. A ce moment précis, les rayons de l'étoile annonciatrice se placèrent autour de la tête de l'enfant.  Aussitôt, nos bergers tombèrent à genoux et après avoir baisé la terre où était né l'enfant, ils l'adorèrent, ayant reconnu le messie à cause de tous les évènement de la nuit.N D de Consolation

Celui ci leur souriait et ces hommes rudes qui avaient vécu dans toutes les intempéries et souffert les caprices de la nature se sentirent attendris par ce qu'ils vivaient en ce moment.

Ils prirent dans leurs sacs tous les présents qui pourraient être utiles au nouveau né et à ses parents si pauvres.

Jaumet, le rebouteux tira de son sac la barretina d'enfant, achetée à Olot et qui était notre coiffure, il la donna à la maman lui disant "Cette coiffure qui vient de chez nous sera la première de votre cher petit, je vous l'offre de tout mon coeur"

Baldiri, lui donna un magnifique tourteau à l'anis (el tortell nadalenc) que l'on mange depuis par tradition le jour de Noël et que les parrains de baptêmes offrent ce jour là à leurs filleuls, il offrit aussi un petit pot de regimat(confiture) et des figues de Collioure.

El Cerda, lui n'avait pas grand chose et ce fut une belle grenade qui est le symbole de la famille et en plus une orange et des amandes.

Manel était un catalan racé et savait ce qu'il faillait faire pour sceller une amitié entre ceux de sa race, il sortit de son sac qui sentait bon le thym des Albères, un magnifique porro à l'intérieur duquel on devinait par sa couleur un vin de nos taillats.Il le releva devant le petit groupe  et l'offrit à l'enfant en lui plaçant entre les lèvres le petit tube, ce fut son premier biberon par cette goutte de vin. Plus tard ce même enfant devenu grand fit de ce vin son sang versé pour nous sauver. Toute l'assistance goûta à tour de rôle au vin de l'amitié et désormais ce vin porte le nom de "vin des angelots" Marie, la jeune mère le goûta aussi ce qui la réconforta. En remettant le porro à Manel, elle dit  ; " Pour vous remercier de vos offrandes, mon enfant portera désormais votre nom " Il faut dire que Manel est le diminutif de Emmanuel.

Pour donner un peu de joie, Baldiri prit sa gratlle et joua pour la première fois un air inspiré par la circonstance et qui est resté désormais le "Salten i ballen"(vieux chant catalan de Noël) qui se chante encore de nos jours.

N D du Chateau

Mais le moment était venu de quitter ce lieux ils se placèrent à nouveau devant l'enfant et à genoux leur rouge baratine dans les mains à nouveau, ils l'adorèrent. Ce fut à ce moment précis que l'enfant, d'une faible voix leur parla dans notre langue catalane, s'adressant aux bergers de l'Albère il leur dit : " Vous êtes les premiers venus vers moi et je tiens à vous remercier, je veux que plus tard dans votre lointain pays que je bénis,  et que je place sous la protection de ma divine mère, on construise quatre maisons pour la vénérer. Elles seront le refuge des pêcheurs qui viendront y prier et se repentir devant ma noble maman."

 

Les quatre refuges auront un vocable distinct. Le premier sera la vie sur terre et sera construit près d'une rivière , ce sera "Notre Dame de Vie" près d'Argelès.N D de Vie

Le deuxième dominera la plaine , ce sera "Notre Dame du Château", elle sera la protection de l'esprit corporel

La troisième construite près d'une rivière "le Tanyaris" sera dans la plaine et représentera les biens de ce monde , ce sera "Notre Dame de Tanya"à Laroque.

Et enfin la quatrième sera construite non loin de la mer et sera le refuge de nos peines et malheurs invoquée par ceux qui vivent en mer "Notre Dame de Consolation"au  dessus de Collioure.

 

 

 

 

 

 

Photos Antoine Sanchez

 

 

 

 

 

 

"Maintenant, mes bons bergers, revenez dans vos montagnes, qui sont privilégiées, vos troupeaux ont besoin de vous, vous les protègerez et les guiderez  comme plus tard d'autres bergers protègeront et guideront les hommes."

N D de Tanya

La nuit n'était pas encore terminée et ces hommes se préparèrent au départ, déjà le petit nuage était là à les attendre. L'étoile aussi était toujours là mais cette fois, le voyage de retour se fit sans elle .  Le jour n'était pas encore levé que chacun des bergers avait rejoint sa demeure. Ni les chiens ni les moutons n'avaient vu ce qui était arrivé, tous dormaient d'un sommeil très lourd. Il y eut toutefois une exception un petit agneau était né cette nuit là au même instant que l'enfant.

 

Les bergers gardèrent pour eux seuls le secret de cette nuit là et ce fut bien plus tard dans les siècles que l'on retrouva dans une petite grotte (les encantades) un parchemin enroulé  dans un étui en terre cuite qui avait été caché dans ces lieux par le berger Manel.

Manel était le seul à savoir écrire et il donnait dans ce manuscrit tous les détails que je viens de vous raconter .Teresine ajoutait toujours que l'écrit de Manel était en langue catalane qui pourtant ne se parlait pas encore à cette époque puisqu'elle ne vint qu'au onzième siècle.

Pour mettre un terme à son récit, elle disait  " Et maintenant, au lit, il ne reste plus d'huile dans la "llanti" (lampe) et le "grasol"  la mèche brulerait entièrement"

 

Porte des processions à N D du Château

Ric et rac, el conte n'es acabat, aci dal ne passe un rat aqui baix un escarbat.

(ric et rac le conte est terminé tout en haut le rat va passer comme en bas le scarabé)

 

Commentaires

gggg le 12-12-2008 à 01:21:57
Hebergement gratuit d image et photo bonne journée de bien belle image