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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 09-03-2009 à 14:29:31

LE PAILLAROT

Vous souvenez vous des marchands ambulants qui passaient dans les rues ? 

Le matin, c'était la poissonnière sur un vélo moteur, une caisse de poissons tout frais derrière, recouverts d'un sac en jute,  une balance ou elle mettait le poids désiré et  on emportait le poisson bien enveloppé dans du papier journal.

Le marchand de charbon, "al carbou d'alzine, carbou dones al carounné arribat"( le charbon de chêne, charbon mesdames, le charbonnier est arrivé) et comme en meme temps il vendait des anchoies, il terminait par "anchobe de Cotlliure"

Le marchand de boules contre les mites (naphtaline), il passait sur un vélo et s'annonçait avec un porte voix, en plus, il chantait une chanson, toujours la même, pour se faire entendre "je t'aimerai la nuit le jour, t'aimerai toujours ma belle....." et c'était toujours la même rengaine.

Xicola avec son épicerie ambulante il klaxonnait et tout le monde sortait avec son panier.

La marchande de gâteaux de Saint Paul, les bons croquants, elle  venait spécialement de Saint Paul de Fenouillet.

Les ramoneurs, tout noirs avec leurs outils sur le dos.

Le rétameur, "el paroler" qui rétamait fourchettes et cuillères et réparait les casseroles et les bassines.

et j'en oublie , j'en suis sûre....Mais il en est deux que je n'ai jamais oubliés, c'est les "paillarots".

Ils venaient d'Argelès,où ils résidaient, sur une charrette tirée par un vieux cheval. Lui, était aveugle, il avait un clairon  dans lequel il soufflait de temps en temps pour annoncer leur arrivée, jamais sur la charrette, il marchait derrière, se tenant  aux ridelles, coiffé d'un béret ou d'une casquette. Sa femme conduisait le cheval assise sur la charrette, coiffée à la Jeanne d'Arc, et elle criait de temps en temps "PAILLAROTS", on leur donnait de vieux chiffons et surtout des peaux de lapin qu'elle pendait sur le côté.

Nous, les enfants étions très impressionnés car lorsque nous n'étions pas sages, nos parents nous disaient "Je vais te vendre au paillarot", inutile de vous dire que dès que nous entendions la charrette arriver, nous nous cachions. Un jour pourtant, nous étions restés et la dame s'était adressée à nous et nous avait dit : " Vous savez les enfants, il n'y a plus d'eau à la mer, les parisiens sont venus avec des paniers et ont tout emporté"

et on y avait cru bien sûr.

 

Ajoutons à tout celà les cris des enfants qui jouaient , la chanson des battoirs des lavandières à la rivière, les éclats de rire (mais sait-on encore rire?)et de voix  dans les rues, les derniers chevaux revenant à l'écurie aprés une journée de labour, le marteau et l'enclume du forgeron sur la place avec cette odeur de corne brulée,oui, vraiment Sorède était très vivant.

Aujourd'hui,Il m'arrive parfois quand je vais faire des courses, de traverser le village sans voir âme qui vive,

pourtant la population a plus que doublé. Sachons nous adapter.....

 

Commentaires

tessyhen le 11-03-2009 à 21:23:30
Et oui, ça se passait comme ça. Les "paillarots" on disparu, les marchands ambulants aussi, si on a besoin d'une vis, on achète le sachet, on appelle la Sté de services pour remplacer une vitre....

Maintenant on veut nous imposer les fromages aseptisés, la charcuterie en vitrine réfrigérée, le poisson en filets surgelés, etc, etc.... et avec toutes ces précautions qui tuent le goût, on traite deux fois plus de gastros. Cherchez l'erreur.


Ainsi va l'évolution.


Mais nous resterons néanmoins optimistes Marie
PP le 09-03-2009 à 22:56:33
C'est çà aussi..."Sureda fa temps"...smiley_id118882