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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 03-04-2009 à 16:40:01

JOSE TORRANO (suite)

Une incroyable histoire.

 

Dans mon enfance, nous côtoyions les enfants de réfugiés Espagnols ou italiens sans faire de différence entre nous les enfants du pays, nous étions des enfants, c'est tout, des enfants du monde. Les parents avaient un autre accent que nous mais nous n'y faisions pas attention, c'étaient les parents d'André, de Ginette, d'Albert et pour ma part j'avais l'impression qu'ils avaient toujours vécu ici.  J'ignorais à quel point ils avaient souffert....

Quitter son pays, ses racines, pour un autre pays inconnu, se sauver afin de vivre libre, de vivre tout court.

C'est ce que fit José, cet ami que je connais depuis longtemps et dont j'ignorais l'histoire, José qui représente tous ces gens qui franchissaient les Pyrénées avec tout ce qu'ils avaient pu emporter, José qui prit un mouton errant avec une corde et qui l'emmena avec lui. Fuir, il fallait fuir ce pays tant aimé, fuir cette guerre civile, j'imagine à quel point ce fut douloureux.

Ce qui suit je l'ai copié sur "l'accent catalan" , c'est l'histoire de JOSE.

 

"Il nous raconte (José) comment, orphelin de père et de mère, élevé par sa grand mère, il est engagé à l'âge de 16 ans par la brigade des forces blindées. Il sera auxiliaire chargé de la comptabilité car il est instruit, sait lire et écrire, s'exprime bien. Suivant l'état Major, il quitte son village d'Archena, près de Murcia, et part pour la Catalogne.  Le 17 février 1938, il s'engage dans l'armée de la République Espagnole, connaît la bataille de l'Ebre et la défaite......et la retraite dans le désordre le plus complet, la longue marche sans savoir où il va, en suivant les hordes de réfugiés qui fuient les troupes franquistes.

Chargeant sur son dos tout son avoir, il rentre en France par le Perthus. En chemin il a trouvé un mouton errant, au bout d'une corde. Il le prend avec lui, l'emmène.

Au Boulou, les réfugiés sont cantonnés dans un champ d'oliviers, en face les Thermes. Les secours leur donnent à tous un morceau de pain et de chocolat. Dans la foule qui se presse vers le casse croûte, il perd son mouton. La route reprend; et les mène au camp de Saint Cyprien puis à Argelès.

Curieusement José trouve un autre mouton abandonné, au bout d'une corde qu'il accroche à son poignet. La nuit pendant qu'il dormait quelqu'un en profite pour trancher la corde. mais, atteste José, jamais plus il ne mangera de mouton ou d'agneau.......Ce sera Sorède où avec ses camarades de concentration, il sera engagé pour faire le bûcheron. Sorède sera aussi le lieu où il connaîtra Sylvana, une jeune réfugiée italienne qui deviendra son épouse et dont il aura six enfants. La voix nette de José se brise quand il évoque Sylvana, décédée depuis quelques années......Sans jamais oublier les combats de sa jeunesse et la terrible marche qui le mena en France, sans trop en parler non plus car il a trouvé un havre où replanter ses racines, où reconstruire sa vie."

 

je voudrais terminer en rendant un hommage à Sylvana, son épouse, disparue trop tôt, c'était une femme au grand coeur, elle s'occupa de plusieurs associations et en particulier du secours Populaire, ouverte, elle savait écouter et donner des conseils quand il le fallait.

 

 

Voici un passage du message que Sylvia, la fille de José a lu lors de cette soirée du 31 mars, le voici :

 

A travers lui, rendons hommage à tous ces compagnons qui ont combattu pour la République, ces hommes qui ont lutté contre la dictature et l'intolérance, tous défendaient des valeurs humaines, leur appartenance politique, leur croyance.

Leur soif de liberté et de démocratie.

Nous, tes enfants et petits enfants sommes fiers de tes idéaux et de ton engagement.

Malgré l'exil tu as réussi pleinement ta vie en rencontrant maman. Tu as reconstruit ta famille que tu avais laissée là bas, "tras los montes"

J'ai reçu par internet de nombreux messages de sympathie venus d'Archena, ta ville natale.

Parmi eux il y a 2 hommes, 2 compagnons engagés dans les forces blindées avec toi puis internés à Argelès. Il s'agit de Pascual Rojo Martinez surnommé el feo et Urbano Ayala Palazon qui m'ont chargé de te transmettre ce message : "Aunque la distancia nos separe, nuestros sentimientos estaran siempre con tigo."

Merci à tous et merci encore à toutes les personnes qui oeuvrent pour ce devoir de mémoire.

 

Commentaires

Pep le 11-07-2022 à 16:01:57
Bon dia. Com veig que coneixeu bé el català del Rosselló, me podríeu ajudar en un projecte que tinc. Escriviu-me si vos plau. Gràcies.
flu games12 le 30-06-2012 à 09:47:50
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