posté le 05-05-2009 à 10:06:44
LES BOTTES DE MONSIEUR LLINAS
Petite histoire drôle mais véridique.
(Petite histoire du passé que j'ai trouvée dans les cahiers de Jérome)
"L'histoire dont je vais vous parler est arrivée aprés le règne de Napoléon 3, dans les années 1880.
Il existait à cette époque un sport qui nous venait du pays Basque et qui se pratique encore de nos jours , c'est "la pelote basque, "la pelotade ou pilotade"
Des groupes pratiquant ce jeu s'étaient formés dans chaque village et bien entendu à Sorède. Dans notre localité il y avait même un fabricant de ces balles ou "pelotes", c'était une certain Daniel, ce travail était rentable puisque il lui permettait de vivre avec sa famille, car il avait aussi une clientèle dans les villages voisins.
Ce jeu était pour certains privilégiés l'occasion de faire même des déplacements à cheval, contre les équipes des alentour, les autres se contentaient de faire leur partie de "pelote" sur le mur fronton de notre église et cela bien entendu aprés les vèpres du dimanche.
Parmi les jeunes privilégiés se trouvait le nommé "Llinas", un bon pratiquant de ce jeu qui ce dimanche là se préparait pour une rencontre sur le fronton des anciens remparts de Palau.
Pour celà, il avait fait faire sur mesure une paire de bottes par le "maitre en la matière" Bapot.
Le dimanche matin, aprés la sortie de la messe, notre "pelotaire" se rend chez le bottier, il chausse les luisantes bottes qui complèteraient bien avec sa cravache de micocoulier le fringant cavalier qu'il était.
Le voici donc parti en direction de la route d'Argelès pour faire un petit essayage du travail du Maître mais il avait à peine parcouru trois cent mètres que le talon d'une chaussure s'arrache... quelle déception!!Une paire de bottes que l'on aurait jugé inusables, mais que faire ? L'homme ramasse son talon et revient en boitillant mais aussi désapointé retrouver le savetier.
"Votre travail a été de courte durée monsieur Bapot, je ne suis pas allé bien loin."
La réponse du (pagot) fut vite trouvée et cela sans réfléchir, c'était celle qui était rituelle pour les clients qui eux, lui rapportaient des chaussures usagées en réparation.
"Ah! Monsieur Llinas, il faut dire une chose tout de même, ces bottes ne pouvaient pas durer toute votre vie....""
Et voilà pourquoi dans notre petit coin d'Albères, lorsque les chaussures ne font pas un usage normal on a l'habitude de dire "Fan com les botas d'en Llinas, no podian durar tota la vida", ce qui veut dire "Elles font comme les bottes de Llinas, elle ne pouvaient pas durer toute la vie"
D'accord mais tout de même.....