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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 28-06-2009 à 10:59:03

LEGENDE DU BLASON CATALAN

Les barres de sang,
 
J'ai retrouvé ce poème dans le livre de JEP PASCOT, "Légendes contes et récits catalans"(1973).
 Traduit de l'oeuvre  de J. Verdaguer, in Montserrat.
 

 
Dans on  palais de Valldura
Joffre le Poilu est triste
En regardant son bouclier 
Qui pend d'un faisceau de lances et d'épées.
 
Les chevaliers lui disent : "Quel motif vous assombrit ainsi ?
-C'est de voir mon pavois aussi lisse et tel qu'un livre sans écrits."
 
-"Votre pavois est lisse, certes mais son champs est d'argent et d'or.
-D'argent et d'or est bien son champs mais, las ! aucune fleur ne le pare."
 
Cependant qu'il tenait ces propos, Joffre a ouvert un message.
La lettre émane du grand Charles, elle porte le sceau de l'empereur.
 
-"Les Normands ont envahi la France, venez à moi, mon cher neveu ;
Car si vous m'apportez votre aide chaque bras en vaudra deux."
 
Lorsque fut lue la missive, - "Chevaliers, allons y tous "
Déjà, il se revêt de fines mailles, ils chaussent déjà leurs éperons ;
Déjà ils volent vers la France. Que Dieu les protège en chemin !
 
Lorsqu'ils sont au bout de la route, alors commence un dur labeur ;
Charles le Chauve est en grand'lutte, les Normands ayant pris pied.
Ils forment un mur inexpugnable et progressent vers le Midi ;
Le sang coule des haches et des lances, les balistes crachent le feu.
 
Mais au premier engagement le mur de fer est rompu ;
Les Normands vont reculant pour échapper à la mort.
lors de l'attaque qui suit on n'en voit plus un seul nulle part.
 
Alors, les Français s'interrogent : "Quel est donc ce fier batailleur ?
-C'est le Comte de Barcelone, Le Comte Joffre le Poilu."
 
Or, la dernière flèche lancée a blessé le Comte au cœur.
Déjà on l'a transporté sous la tente prise aux Normands félons.
 
Le premier hôte qui y entre est Charles l'empereur.
Tandis que Charles regarde ses blessures, Joffre porte un regard sur ses armes
Et contemplant son blason il pousse un soupir attristé.
 
-"Ne gémissez point, bon Comte, mon médecin ne saurait tarder.
-Ce n'est pas sur ma blessure que je pleure, mais seulement sur mon honneur,
Car en ce vaste champs de bataille mon pavois n'a pas cueilli de fleur.
-Si ton écu n'a point de fleur, ta poitrine en est toute vermeille !"
 

 

Image tirée du livre de Jep Pascot "Légendes Contes et récits catalans"
 
 

 

 
Et, plongeant les doigts dans sa plaie,
L'empereur les passe sur l'écu d'or.
 
Si le Comte Joffre avait déjà pleuré, plus fort pleure-t-il encore,
Mais ce n'est plus de tristesse qu'il pleure
Car il verse des larmes de joie.
 
-"Grand merci dit-il, roi de France, Empereur, grand merci !
Et vous, Aragon, Catalogne, si je ne puis vous revoir un jour,
Voici le testament que je vous lègue écrit avec le sang de mon cœur,
Gravez le sur toutes mes tours, brodez-le sur mes pennons 
Et portez-en les quatre barres aux quatre parties du monde.
 
O souche de nos Comtes, Dieu ne veut pas te déraciner ;
Des quatre barres catalanes C'est toi qui sera le porteur.
De grandes provinces les attendent pour les graver sur leurs frontons,
Les  Espagnols sur leurs armes, les Catalans dans leur coeur.