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Titre du blog : Sureda fa temps
Auteur : mary66
Date de création : 11-05-2008
 
posté le 01-05-2010 à 09:53:52

LE CLYSTERE DES INNOCENTS (ou l'entonnoir magique)

Je vais vous raconter aujourd'hui une petite histoire qui s'est passée vers la fin du 19ème siècle.Pour celà, je vais laisser parler mon père ......

 

"Ceci est une histoire véridique, on pourrait la croire impossible mais pour ceux qui en ont connu les personnages c'est une comédie burlesque, on ne peut plus en douter.

 

Je venais d'avoir seize ans et devant l'avenir que nous voyons sans bavures, je pensais beaucoup à m'amuser sans souci des difficultés que nous donne l'existence. 

Aussi lorsque au début d'une veillée qui s'annonçait pleine de joie et de rires, car nous étions à la veille des fêtes de Noël, on est venu m'avertir que mon grand père maternel était au plus mal et que ma présence était plutôt à son chevet qu'ailleurs.

Comme il se doit, je me rendis tout de suite à la maison de mon oncle Jean, là où se trouvait le pauvre grand père agonisant qui se préparait à quitter le monde des vivants, cette terre qui l'avait vu naître et à laquelle il s'agrippait dans un ultime effort.

Son agonie ne fut pas bien longue et dans les premieres heures de la matinée il rendit son âme à Dieu par ses derniers soupirs. La toilette funèbre terminée, il reposait dans le calme serein que seule la mort place sur les visages des trépassés et le vieil homme presque souriant dans son dernier sommeil donnait l'impression de remercier le tout puissant de l'ultime délivrance.

 

La journée du lendemain se déroula dans les traditionnelles visites de condoléances et prières près du défunt par les amis et les voisins sans compter toute la parentée.

Bien entendu, le soir ce fut la récitation du chapelet et les invocations à tous les saints que toute l'assistance suivit avec un grand recueillement.

Enfin commença la veillée funèbre qui en général était coupée vers minuit par un petit repas froid dont le menu , suivant la tradition se composait de saucisson, jambon et fromages, le tout arrosé par un bon vin distribué par un porro généreux.

Après celà, certains rentraient chez eux, d'autres venaient les remplacer pour tenir compagnie à la famille car il faut dire que ce sont les heures les plus dures car le sommeil vous engourdit ....Ce ne fut pas le cas pour cette veillée de mon pauvre grand père et c'est là que commence "le clystère des innocents"

Il y avait, parmi ceux qui étaient venus pour la veillée, un voisin qui était à peu près de l'àge du défunt, l'homme avait pour prénom François mais on l'appelait plutot "Xico"

Il ne s'était jamais marié mais il avait connu certaines femmes qui ne restaient pas bien longtemps avec lui, d'autres l'avaient aussi également repoussé quand il leur avait parlé d'union matrimoniale. D'une taille au dessous de la moyenne, mais là ce n'est pas la raison, des yeux toujours pleins de "llaganyes", toujours sale à faire peur, une bouche toujours entourée de quelques restes de repas, et cette tête recouverte d'un béret comparable au cabas des moulins à huile. Bref il était vraiment repoussant  mais sous ce béret immense se formaient beaucoup d'idées saugrenues car il  était toujours à l'affut pour l'aventure avec une personne du sexe opposé.

Xico parlait toujours d'une voix  faible presque imperceptible et il fallut se rapprocher de lui pour écouter ce qui lui était arrivé voici quelques années  ce fut à la demande d'une de ses voisines qu'il voulut bien nous raconter.

C'est maintenant notre "Xico"qui parle : "Une nuit du mois de septembre, il y a de celà bien longtemps, vers les onze heures du soir on frappa à ma porte....je pensais que c'étaient des jeunes qui venaient me faire le "rigo-rago" quand je reconnus la voix de mon voisin. Je lui ouvris la porte tout en boutonnant mes pantalons et le priais d'entrer . En quelques mots Jaume de la Rusete, me raconta que sa femme souffrait terriblement d'un mal au ventre provoqué sans doute par les figues et les raisins et il me demandait conseil sur ce qu'il fallait faire pour la calmer.

Je sautais de joie pour le plaisir d'avoir l'occasion de connaitre dans son intimité cette Rusete qui n'était certe pas une beauté et qui en  plus était restée un peu trop au soleil comme nous avons l'habitude de dire en parlant de quelqu'un de simplet.

Disons aussi que son mari, le pauvre Jaùme était aussi le digne portrait de sa femme dans ce qui touche la faiblesse d'esprit, c'est peut être pour celà que le destin les avait réunis.

Je partis donc avec Jaume, Dès l'entrèe de la maison de la malade, je l'entendis se plaindre et gémir, dans la demi obscurité d'une lampe à huile, je m'approchais d'elle, l'odeur était écoeurante mais j'avançais .... Il fallait que je me rende compte  de l'état de la malade et tandis que le mari tenait la lampe à huile, je relevais les draps douteux et j'éprouvais un grand plaisir lorsque je vis le corps de Rusète. Bien sûr, je plaçais mes mains sur son ventre moite  et je fis des pressions qui la firent crier encore plus fort, là je jugeais qu'il lui fallait un lavement.....

Complication!!!!!nous n'avions pas d'appareil ni de canule pour la petite opération, c'est alors que j'eus  une idée...

Je dis à Jaume de faire bouillir de l'eau et d'y ajouter une poignée de son, nous attendimes que l'au tiédisse , je pris l'entonnoir et après avoir placé Rusète sur le ventre,je le mis....oui, vous voyez où ?

Jaume arriva avec la casserole et vidas le tout dans l'entonnoir qui par malchance fut vite obstrué par le son. Quelle catastrophe!!! la malade gémissait de plus belle et des bulles se formaient sur le liquide, nous n'étions pas à la fête, je vous assure....

Le résultat ne se fit pas attendre, quelques secondes après, ce fut l'explosion !!!!! Un vigoureux pet d'une force inconnue fit voler l'entonnoir et son contenu qui éteignit notre lumignon et en même temps nous étions arrosés dans toute la largeur et la hauteur.....

Il n'y eut heureusement pas de blessés et après avoir rallumé la lampe à huile, ce qui ne fut pas facile, je rentrais chez moi, refroidi dans mon amour propre. Depuis ce soir là, la Rusète se remit mais moi j'ai bien payé la vue de ses rondeurs. Et Xico termina en clignant des yeux qui étaient toujours mi clos en disant "Ne travaillez jamais avec des outils de fortune ou alors, gare au désastre!!!!!!"

 

 

 

Commentaires

JPA le 04-06-2010 à 22:54:30
Alors c'est toujours les vacances???

C'est quand la suite des histoires d'autrefois?

ALLEZ Marie, Courage au boulot sur le blog... smiley_id166423