Imaginez un petit village blotti dans la verdure que traverse une rivière "Le Tassio", un beau clocher tout en pierres, un ancien château seigneurial, des rues étroites, des lotissements , que dire encore ?
C'est mon village, le village où je suis née, où j'ai grandi et où je mourrai un jour, c'est le village que j'aime et où il fait bon vivre. Pour vous le présenter, j'ai choisi un poème de Jérôme Margail, il y parle un peu de son histoire et de son riche passé. Village entre deux vallées, entre deux rivières, sous la protection du château d'Ultréra et de ses seigneurs.
MON VILLAGE
Enfant qui lit ces lignes, daigne les méditer,
Et tu verras plus tard, au caprice des temps,
Comment tu aimeras le coin où tu es né,
Tu viendras y dormir à la fin de tes ans.
Sa venue en ce monde entre les deux vallées,
L'une celle de forges, l'autre de Saint Martin,
Il vit son premier jour près de roches escarpées,
Que domine Ultréra où vit un suzerain.
Il était bien fragile, et n'aurait survécu,
Ce fut une bataille qui l'aida à grandir,
Le destin l'adopta, plus tard il fut connu
Et il devint Sorède, ses patrons deux martyrs.
L'histoire fait connaître bien des choses aussi,
D'illustres personnages y dictèrent leurs lois ;
Les Castelnou, les Blan, les Pines, les devi,
Et la famille d'Oms et les seigneurs de Foix.
Oui, il vécut prospère aux siècles écoulés,
Et nous voyons encore, vestiges d'autres temps,
Des forges catalanes, des mines abandonnées,
On travaillait le fer, ouvrage de titan.
On y cuisait la chaux, dans des fours primitifs,
On conservait la glace dans d'immenses puisards,
Mais le progrès détruit comme le frêle esquif
que la tempête engloutit dans l'orage du soir.
Une rivière agreste te traverse village
Son travail aujourd'hui minime c'est certain
Autrefois bien captée elle avait son ouvrage
Faisant tourner les meules des antiques moulins.
Sorède fit son pain du froment de ses terres,
L'olivier lui donna son huile renommée,
Ses vignes étagées avant étaient prospères,
Lui donnant un nectar des Dieux appréciés.
Mais l'arbre qui donna au village son nom,
Pour le bonheur de tous eut un geste très beau,
Sacrifiant sa peau, on en fit des bouchons,
Il fit sortir des gland au bout de ses rameaux.
Tout près de ses maisons, d'autres arbres poussèrent
Mais ceux ci débités devinrent des fouets,
Un métier étant né, des chantiers se créèrent,
Voilà ce qu'apporta le gris micocoulier.
Je ne puis dire bien sur tout ce que fut Sorède,
Car comme tout village figure de l'humain,
Il vécut et vivra dans des joies et des peines
Gardant tous ses secrets dans son coeur en écrin.
Mais quand le jour viendra du dernier crépuscule,
Je veux que tu me prennes pour une éternité,
Dans ton sol sorédien, une croix minuscule,
Pour dormir dans ton sein, mon voeu sera comblé.
Jérôme Margail
Pour terminer l'épisode de Sant Galdric, je vais vous raconter une petite anecdote qui s'est passée il y a bien longtemps.
C'était une année de grande sécheresse, une année comme on en voit tant dans notre région, pas une goutte d'eau depuis des mois, la terre se desséchant tout comme les plantes. Les viticulteurs ne pouvant travailler dans les vignes tant la terre était dure se reposaient. En ce temps là il était permis d'aller passer quelques jours à Notre Dame du Château, des chambres et une cuisine étaient mises à la disposition des "vacanciers"
Voilà pourquoi mes parents et deux couples d'amis décidèrent d'aller à l'ermitage passer quelques jours.Je devais avoir huit ans environ, et j'étais très heureuse de monter "la haut" surtout qu'il y avait d'autres enfants de mon âge.
Bien sûr il fallait monter à pieds, la route n'existait pas encore, et chargés de toutes les victuailles, nous escaladâmes le sentier en chantant.
Que de ballades, que de jeux, que de rires, que de chants, on s'amusait comme des fous pendant que nos parents s'occupaient des repas qu'ils faisaient cuire au feu de bois.
Le soir nous descendions à la chapelle du Christ, à une centaine de mètres de l'ermitage et nous contemplions la plaine du Roussillon, la mer, les étoiles dans le ciel, parfois une chouette hulotte poussait son cri lugubre qui nous faisait peur.
Nous étions là depuis 4 jours et toujours pas de pluie, pas un nuage à l'horizon, nous les enfants on ne demandait pas mieux.
Un soir mon père eut une idée qui peut aujourd'hui faire sourire, la statue de Sant Galdric se trouvant dans la chapelle du Christ il nous dit " Et si nous sortions Sant Galdric et que nous lui montrions la plaine tellement sèche, peut être qu'il ferait quelque chose....." Ils sortirent donc la statue, on la mit au milieu de nous et on lui demanda de l'eau. Je précise il n'y avait pas un nuage dans le ciel. Vers 10 heures on remit le saint à sa place et nous regagnâmes notre logis.
Vers une heure du matin nous fumes réveillés par le tonnerre, les éclairs, une pluie torrentielle s'abattait sur nous; il fallut mettre des récipients sous les gouttières et croyez moi il y en avait sous ce vieux toit.
La pluie tomba pendant des heures, les femmes firent du café et jusqu'au matin on joua au cartes, au mikado ou au jeu de l'oie à la lueur d'une bougie car il n'y avait pas d'électricité à l'époque.
Le lendemain la plaine ressemblait à un lac immense, la terre n'avait pas pu absorber toute l'eau tombée.
Nous reprîmes nos bagages et redescendîmes chez nous non sans avoir remercié Sant Galdric en passant à la chapelle du Christ.
Je peux vous assurer que cette histoire est vraie, nous en avons parlé longtemps après les faits.
Demain, ce sera une autre histoire......
Mai 2008, il n'a pas plu depuis des mois, les agriculteurs et viticulteurs commencent à se faire du souci pour les récoltes. Que faire ? "SANT GALDRIC", et c'est encore au petit hameau de Lavail qu'eut lieu la deuxième procession. Nous étions plus nombreux cette fois ci et nous avons eu la première page de l'Indépendant, chose rare, avec une grande photo. Faut lui mouiller les pieds disaient les uns, faut l'amener près de la Massane disaient les autres, non on ne l'a pas mouillé la statue en bois n'aurait pas résisté, par contre on l'a amené près de la rivière. Dans ce cadre magnifique, on a chanté le goig (chant catalan pour le saint que l'on honore) et vous savez quoi ? Il a plu..... mais il a plu....pendant quelques jours à la plus grande joie des viticulteurs. Encore merci sant Galdric.
La tradition de sant Galdric ne se perdra pas car les viticulteurs ont décidé de faire cette procession tous les ans afin de préserver les récoltes, et pourquoi pas aprés tout ?
Et en plus ça marche......
En aout 2006, je reçus un coup de fil assez étrange de la part d'un viticulteur; " Marie, comme tu t'occupe du patrimoine, il faut organiser une procession avec "sant Galdric""
Ma première réaction fut d'éclater de rire mais mon interlocuteur parlait sérieusement. Il me dit : " Ne rit pas Marie c'est très sérieux. Il n'a pas plu depuis des mois et nos vignes n'en peuvent plus, notre dernier recours c'est Sant Galdric."
A Sorède, nous avons 3 statues de saint Gaudérique, un à l'église, un à Notre dame du Chateau et enfin un à l'église du hameau de Lavail.
Ensemble nous avons choisi celui de Lavail car le cadre près de la Massane est magnifique et aussitot dit aussitot fait la procession se fit en présence du curé d'Argelès avec une soixantaines de personnes.
Nous reprimes les "goigs" de Sant Galdric et vous me croirez si vous voulez il aplu quelques jours aprés, pas beaucoup mais il a plu. Merci Sant Galdric.
Et voilà la belle fête de saint Jean passée, fini, jusqu'à l'année prochaine, nous en reparlerons bien sûr.
Un proverbe nous dit "Mieux vaut s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints", c'est peut être vrai mais chez nous on préfère faire intervenir les saints. Tout celà pour vous parler de "San Galdric", (saint Gauderique).
Qui était-il ? et pourquoi cet intéret pour un saint connu presque uniquement dans notre province ?
Patron des laboureurs, Galdric est né dans l'Aude aux environs de l'an 840, il est toujours représenté tenant la "rolla" (outil et forme de flèche) et dans sa main gauche une gerbe de blé.
On dit aussi que "là haut" il a une grande responsabilité, celle d'ouvrir et de fermer les vannes, mais oui, c'est lui qui fait la pluie et le beau temps. Autrefois pendant les étés de grande sècheresse on faisit des processions un peu partout dans le département , les moines le portaient le long de la Têt et parfois même jusqu'à Canet où on n'hésitait à le jeter dans l'eau s'il ne faisait pas ce qu'on lui demandait c'est à dire faire tomber la pluie.
On l'implorait aussi en cas de déluge, et il faut dire que saint Gaudérique était souvent sollicité par les agriculteurs.
BONNE FETE
Bonne fête à tous les Jean, Jean d'ici ou Jean d'ailleurs, à ceux que je connais, à ceux que je n'ai jamais vu, Bonne fête.
Solstice d'été, journée la plus longue de l'année, fête de la lumière, de la joie, de l'amour aussi.
Bonne fête à Jean Michel, mon gendre, à mon beau frère, mes cousins, mes amis, bonne fête
Jean.
Je vous dédie ce dernier poëme, j'espère qu'il vous plaira.
REVERIE OU REALITE
Combien sont poétiques les nuits de nos Albères,
Surtout pour la Saint Jean dans la douce nature
Ou tu viendras cueillir cette bonne aventure
Ne demande surtout pas pourquoi ce mystère?
Comment étions nous là, par cette douce nuit ?
A travers ces bosquets ou vit la quiétude,
Mon amie souviens toi de cette solitude
Ou se confondent les coeurs quand l'ame les unit.
Je me souviens toujours d'un gentil passereau
Qui semblait nous chanter la douce mélodie,
D'une vieille romance qu'avait chanté jadis,
Pour une Juliette un galant Roméo.
Pourquoi étions nous là ? Pour glaner un bouquet
Mais oui, je me souviens, c'était pour la Saint Jean
Et je pense toujours à ton rire d'enfant
Lorsque je voulus te dire Oh ! combien je t'aimais.
Te souviens tu encore de ce petit taillis,
Et de ces fleurs alpestres pour faire le bouquet,
De son magique parfum qui nous avait troublés
Tout près de cette source où l'eau limpide jaillit.
Te souviens tu de cette ondée malicieuse,
Qui vint troubler le moment ou la main dans la main,
Oui, nous étions émus et ce fut par instinct
Que tu vins te blottir aux plis de ma vareuse.
Je sais que ce jour là m'avait vraiment touché
Je t'aimais en cachette et tu m'avais compris
Pourtant ce jour l'amour ne s'est épanoui
Et nous gardames toujours un éternel regret.
Des années sont passées le siècle a vieilli,
Mais je garde la foi de cette nuit d'été
De ces fleurs immortelles depuis longtemps fanées
Ou se lièrent nos mains dans un geste infini.
Ce que je viens d'écrire reste imaginatif,
Mais combien parmi nous ont vécu dans l'Albère
Cette bien douce nuit parfumée de bruyères,
Que d'autres revivront...mais pas dans le fictif.
Jérome Margail 23 février 1973
1. jmm le 01-10-2008 à 20:55:44
Merci Marie d'avoir pensé à ma fete.
Et bravo pour votre blog.
Jean-michel
2. freedo le 01-11-2008 à 19:30:30 (site)
tro bo ce truc mé a mon avie c pas toi qu'il la prise ten a peure!
marine
Et voilà la nuit tant attendue, tout est prêt à la salle des fêtes pour recevoir le monde et fêter la saint
Jean.Exposition des cartes, photos, bouquets, dessin des enfants, tout est la.La statue du saint et la croix du Canigou sont à la place d'honneur, la saucisse dans les frigos, le pain, l'aioli, tout est prêt.
Une délégation ira chercher la flamme à "la casa païral", au Castillet à Perpignan, cette flamme qui vient tout droit du Canigou, allumée par le feu fait avec tous les fagots des villages participants.
Les jeunes attendent la flamme pour la monter à Notre Dame du Chateau afin de perpétrer plus tard, à la nuit tombée la grande descente au flambeau.
Ils sont tous habillés de blanc, cette année encore la longue chenille se verra depuis Perpignan.
La tradition veut aussi que demain à la première heure avant le lever du soleil nous allions cueillir les herbes de la Saint Jean que nous tresserons en forme de croix et que nous accrocherons devant la porte d'entrée de la maison.
Ces herbes peuvent varier suivant les régions, à Sorède nous confectionnons les bouquets avec du millepertuis, des feuilles de noyer, l'orpin et l'immortelle, on peut y ajouter le romarin et le thym.
LE BOUQUET DE SAINT JEAN
On m'appelle bouquet de la bonne aventure
On m'a cueilli pour vous le jour de la saint Jean,
Croyez en ma vertu qui n'as pas de rature,
Je protège toujours ceux qui sont confiants.
C'est la branche de thym, coupée dans les Albères,
Qui sera le symbole de grande activité,
Vous serez à l'abri dans cette année entière,
La maladie, l'accident, tout sera écarté.
Le romarin quant à lui fut choisi par Jésus
Car cette plante pauvre qui vit dans les sentiers
Symbolise l'humilité, cette grande vertu
Qui pour nous les humains bien dure à pratiquer.
Si un jour si vous sombrez dans une lassitude,
Dans un certain dégout, dans de sombres idées,
En touchant ce bouquet vous changez d'attitude
Saint Jean l'ayant béni pour vous réconforter.
Pour glaner ce bouquet, tu partiras des l'aurore
Dans la rosée perlée, parcours tous les buissons,
Ta gerbe rassemblée, mais palpitante encore
Fixe la au linteau, entrée de ta maison.
Jérôme Margail
Bénédiction de la flamme par le diacre de Villelongue dels monts avec Jean Pierre Batlle en l'église de Sorède le 22 juin 2007
La flamme de Saint Jean vient d'etre bénie par le Diacre. Tous les participants posent pour une photo souvenir.
Sorède le 22 jui 2007
Vers la fin des années 70, il fut interdit de faire les feux à Notre dame du Chateau à cause de la sécurité et surtout par peur des incendies. Les feux donc se célèbreraient désormais à Sorède, devant la salles des fêtes mais il y aurait toujours cette fameuse descente au flambeau tant appréciée par les jeunes et les moins jeunes.
Vers 23 heures , aprés les feux d'artifices, on prit l'habitude de partager la fameuse saucisse en sandwitch avec de l'aïolie confectionnée par notre regretée "Mimi". Inutile de dire que cette fête à Sorède eut un très grand succés. Animée par des artistes sorédiens, elle prit de plus en plus d'importance et aujourd'hui il faut compter 500 à 800 personnes qui se réunissent chaque année devant la salle pour admirer le magnifique feu d'artifice préparé de main de maitre par Jean Louis.
Nuit sacrée, mais pourquoi cette nuit là ? Encore un petit poëme de Jérôme Margail, il nous explique pourquoi.
POURQUOI CETTE NUIT LA ?
Lorsque du Canigou, écusson d'une race,
Brillera d'une flamme s'élevant dans l'espace,
La nuit sera pour toi un festival catalan
Que tu sois de Majorque, Gérone ou Perpignan.
Elle sillonneras les plaines, les montagnes,
Du Vallespir aux Corbières et même de Cerdagne
Du Col d'Ares, du Perthus ignorant les frontières
Cette flamme sera la grande messagère.
Pourquoi cette nuit là, Oh frères séparés,
Sans respect des frontières que sont les Pyrénées,
Vous prendrez cette flamme venant du Roussillon
Et vous la garderez au coeur de l'Aragon.
Pourquoi cette nuit là autour du feu divin,
Les filles de chez nous se tiendront par la main,
Rappelant le passé, de ces vierges vestales
Aux accords de la cobla danseront la sardane.
Pourquoi cette nuit là dans les sentiers de l'Albère,
Des jeunes tout en blanc à l'allure altière,
Porteront le flambeau que Saint Jean annonçait
Par une parabole mystique vérité.
Mais il faut dire aussi sans être indiscret,
Ce qui va se passer aux cimes des rochers
Qui furent les témoins de sièges, de combats,
Ou ne restent que ruines de ce fort d'Ultréra.
Déja de grands soldats, d'illustres capitaines,
Cette nuit quitteront leur tombeau, leur domaine,
Et reprendront l'assaut de l'assiégé sans peur
Et malgré les mousquets s'installeront vainqueurs.
Nos assiégés vaincus auront leur chatiment
Tout sera détruit, dantesque embrasement
A tous ces soldats d'une époque lointaine
Nous leur diront merci jeunesse sorédienne.
Et le final sera dans une apothéose
Des magnifiques feux, des verts, des blancs, des roses,
Fêteront le domaine où Marie et Jésus sont présents
Pourquoi cette nuit là, pourquoi pour la saint Jean ?
Oui, nous serons bien là, pratiquants ou profanes,
Pour l'amour d'un passé, de la foi catalane,
Pour que cette lumière que Saint Jean nous donna
Garde notre union, ne dites plus "Pourquoi ?"
J. Margail
D'années en années, la fête de Saint Jean devenait de plus en plus importante. Si au début ce n'étaient que quelques sorédiens qui montaient allumer les feux, ils devenaient de plus en plus nombreux à gravir le sentier car à l'époque la route n'éxistait pas. On emmenait de quoi manger et nous attendions patiemment le signal pour embraser les ruines d'Ultréra avec les feux de bingales. Quelques temps plus tard encore on célébra la messe de Saint Jean dans la petite chapelle de Notre dame du Chateau, cela dura quelques années puis le comité des feux de la Saint Jean acheta une magnifique statue du saint. Cette statue fut bénie par le curé doyen d'Argelès pendant la messe.
Aprés les feux chacun prenait une torche, vendue par le comité et l'on redescendait dans la plaine, les jeunes devant les plus anciens derrière. Vue d'en bas on aurait dit une immense chenille lumineusec'était merveilleux d'autant plus que chaque année la chenille devenait plus longue.
Ce petit poëme écrit par Jérome Margail qui fut l'un de ces pionniers illustre bien cette descente à la torche, il l'écrivit en 1972.
LA DESCENTE A LA TORCHE
Si nous étions venus dans ce lieu de l'Albère
Nous, les trois pèlerins de l'aplec de saint Jean
Ce fut pour réunir au site séculaire
Le mystique, la foi, la tradition d'antan.
Les feux agonisant sur les cimes d'Ultréra,
Ou cette nuit encore vivait la tradition
Sont les signes sacrés d'un instant éphémère
Que nous lègue un passé dans notre Roussillon.
Ces feux se sont éteints dans la nuit la plus courte
Les étoiles au ciel en ont pris le relais,
Et leur pâles clartés, clignotantes et sourdes,
Mélangent leurs rayons aux torches allumées.
Oui, des jeunes sont là, tels des Dieux de l'Olympe,
Leur mission accomplie dans les cimes escarpées,
Ils reviennent chantant et leur joie n'est pas feinte
Leurs torches serpentent au capricieux sentier.
Quant à nous, les imbus qu'on traite de croulants,
De ce feu qui descend, nous en sommes l'extrème
Notre lampe falote, en veilleuse éclairant,
Cache dans la pénombre cette foi en nous même.
Ce pauvre lumignon malgré tout nous éclaire,
Autour de moi cependant je puis vous assurer
Avoir vu une torche qui croyant très bien faire,
Ne voulut s'allumer qu'une fois arrivée.
La descente prend fin, et ce fut à regret,
Que je quittais les amis tout près de ma maison;
Les feux avaient vécu, la vigile marquée
De cette belle nuit, oh! ... nuit de tradition.
Si je dois faire un voeu, cela dans mon esprit,
Je dirais en moi même ceci sans réticence,
Que notre bon saint Jean me donne force et vie
Pour accomplir l'aplec (1) dont je fais souvenance.
Jérome Margail
Aplec : mot catalan qui signifie réunion de nombreuses personnes dans un but déterminé religieux ou profane.
SAINT JEAN A SOREDE
C'est au début des années 60 que Sorède renoua avec la tradition des feux de Saint Jean.
Ces premiers feux se sont allumés à Notre Dame du Chateau grace quelques bénévoles qui montaient dans l'aprés midi, placaient des feux de bengale et d'artifice à l'oustal, devant la porte des processions de la chapelle et sur les ruines d'Ultréra. Vers 10 heures, ils attendaient le signal du Canigou par radio et à ce signal tous les feux du département s'allumaient en meme temps. Inutile de vous dire que les notres se voyaient de très loin.
Ce petit poëme de Jérome Margail illustre bien cette époque, il fait appel aux jeunes afin de perpétuer cette magnifique tradition.
JEUNE VIENS AVEC MOI......
Notre riche folklore, orgueil de notre race,
Se perpétue et suit toute génération.
Ecoutant les conseils le jour où l'ainé passe
Le flambeau symbolique où vit la tradition.
Comme tout catalan qui aime le folklore,
Tu seras avec nous la nuit de la saint Jean,
Pour allumer le feu que tu veras éclore,
Belle flamme sacrée qui brûle une fois l'an.
Jeune ! Viens avec moi sur les rochers d'Ultréra,
Faire vivre la flamme la nuit de la saint Jean
Et tout comme autrefois les bergers de l'Albère
Tu sauteras ces feux qui brillent une fois l'an.
J. Margail
Devant la barque de Dali, près de sa maison.
Il écrit : "Là bas, près de la mer latine, je me sui énivré de lumière et de couleur. J'ai passé des journées suffocantes d'été, à peindre frénétiquement, essayant de reproduire et de traduire l'incomparable beauté de la meret de la plage ensoleillée."
Salvador Dali
Devant la cheminée, dans la chambre de Dali. Elle est construite avec des ceramiques qui entourent un âtre blanc. La courbe
correspond à celle d'une goutte d'eau avant de se rompre à cause de la tension hydraulique. " C'est le début de la goutte d'eau qui se soutient grâce à une loi physique de tension superficielle mais qui finit par devenir un fait cosmique."
Le territoire de Sorède comporte 3460 hectares dont 850 de plaine entre 38 et 120 mètres d'altitude, ainsi que 2610 hectares de montagne entre 120 et 1257 m d'altitude (soit les deux tiers du territoire global). La montagne dessine trois chaînons qui enclavent deux vallées principales : la vallée de La Fargue, plus connue comme « vallée Heureuse » à l'ouest ; et la vallée de Lavail à l'est. Le point culminant de la commune est le pic Neulos (1257 mètres). On compte deux cours d'eau : la rivière de Sorède : la Tassio, et la Massane. Le village est bâti en piémont de la montagne de part et d'autre de la Tassio.
Le nom de Sorède vient du latin suber : liège, à laquelle c'est ajouté le suffixe -eta, donnant subereta : « forêt de chênes-lièges ». On trouve de nombreux toponymes avec la même origine dans tout le Roussillon. Sorède est mentionnée dès le IXe siècle sous l'appellation Suvereda, ce nom se transforma en Sureta, puis Sureda, francisé en Sorède au XVIIIe siècle.
Sorède (catalan : Sureda) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales, la région Languedoc-Roussillon et les Pays Catalans. Ses habitants sont appelés les Sorédiens.
(source : wikipedia)
1. pandora-66 le 16-06-2008 à 10:39:10 (site)
bienvenue sur vef, et encore plus, bienvenue à une catalane comme moi! ;-))) bonne continuation.
2. l auvegnate le 21-11-2014 à 00:36:57
vous ne pouvez ma joie de voir enfin la reprise de se si beau blog de mary et qui a su tant aimer sa region aussi je me permets avec mes humbles connaissances en poesie de lui ecrire un morceau de poéme d alfred de musset:::::::::le temps sur son aile
et le printemps et l hirondelle
et la vie et les jours perdus
tout s en va comme la fumee
l esperançe et la renomée
moi qui vous est tant aimé
et toi qui ne t en souvient plus
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